26.3.12

Uchroniks: Les Passagers- Bilan à mi parcours...

Corbie, Mars 2012.

 "...Ce sont en fait des "Passagères" que nous retrouvons environ toutes les trois semaines, à Corbie. Aucun des hommes rencontrés au sujet de cet atelier, même si l’un d’entre eux est venu pour un café la semaine suivante, n’a souhaité participer à l’aventure.
Laura et moi avons ouvert plein de portes, et ne nous sommes pas encore fixés d’objectif précis. Nous envisageons même de définir notre objectif par le bilan que nous pourrons dégager en juin. Notre point d’accord pour le moment, c’est de faire AVEC  eux, en écoutant là où sont leurs désirs, en partant de qui ils sont et en transformant leur savoir faire du quotidien (couturière, jardinier…) en un talent à utiliser.
A nous de voir, maintenant, par quoi nous commencerons, lundi, juste après avoir fait couler le café."

Ainsi se terminait, en guise de bilan, le compte rendu de la première journée de cette aventure, en novembre dernier, journée passée de lieux en lieues et de cafés en cafés. Aujourd’hui, cinq mois et six séances de travail plus tard…
Sylvie et sa fille Mégane, Annie, Françoise, Patricia, Sylvie, Sabine se retrouvent autour de Laura et moi, d’un café et de la marionnette, le lundi après midi. Peu d’entre elles  se connaissaient au début de cette année, et maintenant elles forment une bande de copines. Bénéficiant du « Pass Culture », elles se retrouvent parfois, en dehors du temps d’atelier, pour aller voir un spectacle.

Pendant les premières séances nous avons parlé de la marionnette, largement, autant sur le plan historique que culturel que technique ou esthétique. Nous avons amené des livres, des visuels, des objets et des marionnettes. Nous avons réellement « tenu » un café marionnettique. Et puis à force de regarder comment c’était fait, de s’amuser d’une marionnette toute simple, ou de d’étonner de la complexité technique d’une autre, de réaliser la diversité des matériaux que l’on peut utiliser, nous nous  sommes mis à construire tous ensemble.

Dès Janvier, nous sommes passés à la réalisation, elles se sont d’elles-mêmes réparties les tâches, l’une voulant essayer la sculpture, l’autre le modelage, la troisième détestant le contact de la mousse…. Et puis assez vite, elles ont proposé de travailler toute à la réalisation d’une  seule marionnette.  

Les passagères travaillent donc à la construction de cette marionnette, qui collecte des bouts d’elle-même séances après séances. L’atelier fonctionne de façon participative et collégiale avec les gens présents et, à tout moment, un ou une nouvelle passagère peuvent rejoindre le groupe.( Comme c'est arrivé en Mars dernier).
 
La marionnette construite est une marionnette sur table d’environ 70 centimètres de haut. La tête et les mains ont été sculptées en styrodur et papiétées. Le buste taillé dans de la mousse, les membres de bois articulés à la sangle et aux charnières. Un contrôle à la tête, un contrôle au buste. Il lui manque des cheveux, un costume. Pour ce faire, nous avons réfléchi à un âge, un personnage, nous l’avons regardé, fait des essais… Suite au prochain atelier.

Alors que cette marionnette va se finir doucement, un autre chantier a été ouvert. Autour de petits objets qu’elles affectionnent et que nous leur avons proposés d’apporter, chaque passagère construit aussi une petite marionnette. Le principe tout simple est de sculpter en styrodur une petite tête (d’environ la taille d’une noix ou d’un abricot) et de petites mains et de trouver comment les poser sur l’objet en question.Au bout du compte, nous pensons mettre en relation ces petites marionnettes et la grande. 
C’est au cours des dernières séances que nous nous pencherons sur la relation entre la grande et les petites. Ces séances seront aussi la dernière étape de l’atelier : manipuler. 




Maintenant, il ne nous reste plus qu’à nous retrouver quelques fois (encore trois séances) pour achever notre œuvre collective et à l’appréhender. Le point final de cet atelier aura lieu avec leur participation au spectacle "interterritorial et amoureux", et se verra sans aucun doute continué avec facilité l’année prochaine.
Prochaines dates les lundi 23 avril, 30 avril, et sans doute 7 mai.


Guillaume Hunout

22.3.12

Uckroniks: Bilan des interventions en milieu scolaire.

Villers-Bocage, Corbie, Mars 2012.


Les jeudi 15 et vendredi 16 Mars derniers, nous nous sommes rendus, Laura et moi, à Villers-Bocage et à Corbie, pour intervenir une première fois dans les établissements COLLÈGE LES COUDRIERS / rue de la Chapelle à VILLERS-BOCAGE, dans la classe de Sophie Michaux; à l’ECOLE PRIMAIRE / place du 11 novembre à VILLERS-BOCAGE, dans la classe de Michel Chardin ; et au COLLEGE EUGÈNE LEFEBVRE  / boulevard Camille Roland à CORBIE, dans la classe de Nicolas Sauvé.


Programme des deux jours :


Jeudi, 9h30-11h30: Collège de Villers, classe de Sophie. Nous sommes faces à un groupe d’ados lambda, des garçons timides, des garçons bavards, des filles avec des mèches qui rougissent (les filles, pas les mèches), des groupes de potes qui se déplacent toujours par quatre.
Jeudi, 14h00-16h00 : Ecole de Villers, classe de Michel. Ambiance incroyablement calme et tranquille. Michel tient dans sa main cette petite trentaine de dizainaires. Jolie petite école, soleil. Nous avons loisir d’occuper la salle polyvalente.
Vendredi 10h00-12h00 : Collège de Corbie, classe de Nicolas, en compagnie de Sandie. Un silence inattendu, un climat calme et respectueux et des  ados à l’écoute.



Corpus :
Dans les trois classes nous avons fait une brève présentation de la marionnette, équipés de celles que nous avions dans nos valises.
Petite conversation, petit exposé…
Quelques surprises de la part des petits (les primaires) qui d’emblée à la question « qu’est-ce que pour vous la marionnette ? » répondent : « alors c’est quelque chose d’inanimé que l’on manipule pour faire des personnages et raconter des histoires. Il y a différentes tailles de marionnettes. Et il y en a aussi de plusieurs sortent : avec des fils, des qu’on manipule par en dessous avec un bâton, d’autres qu’on met sur la main etc.…, et aussi des très très grandes d’une compagnie qui construit des machines et qu’on voit dans la rue … !!! »
Nous avions quelques idées, quelques pistes… nous les avons vérifiées :

Classe de Sophie : Nous avions un peu préparé la séance de concert avec Sophie. Nous avions émis l’hypothèse de repartir des écritures personnelles issues de l’atelier d’Alain. Avant notre arrivée, les collégiens s’étaient constitués en groupes autour de certains textes, sur lesquels ils ont choisi de travailler. Au final 6 textes et 6 groupes.
La préparation consistait à nommer le choix de texte et à le définir, à essayer de le lire comme n’importe quel texte (en le libérant de son contexte d’écriture parfois intime) et d’y appliquer quelques outils d’analyse. C’est à ce moment que nous sommes intervenus : ils nous ont accueillis en nous faisant, groupe après groupe, un petit exposé de présentation.
De là nous avons décidé de reprendre la lecture, en vérifiant pratiquement une attaque dramaturgique ou une option de mise en scène. Nous avons en fait essayé de mettre en lumière une énergie, une dynamique juste pour chaque texte, pour se poser plus tard la question du langage marionnettique qui répond le mieux à cette dynamique.
Nous sommes repartis en laissant une piste ou deux à chaque groupe, une consigne, un objectif pour la séance suivante.
Classe de Michel : Nous n’étions pas vraiment surs de vouloir utiliser les textes. Nous avions transmis une consigne à Michel : que chacun rapporte une bouteille en plastique (de toute marque, de toute silhouette, de toute taille). Notre objectif était de partir d’un objet aussi banal et quotidien qu’une bouteille en plastique et d’arriver à l’envisager autrement : comme un objet, voire comme un personnage.
Nous avons fait une série d’exercices et de jeux en tous genres (énergie, rythme, imagination…) pour faire connaissance avec le groupe, pour rencontrer ces enfants. Nous avons introduit les bouteilles comme des accessoires, puis comme des objets à manipuler.
Nous avons décidé, au regard de cette première séance, de ne pas construire de marionnettes, mais d'explorer la matière brut. Nous continuerons donc, avec eux, conscients de ce qui a marché sur cette première séance, d’explorer, de faire un atelier de pratique avec eux. La prochaine fois : papier.

Classe de Nicolas :
Nous avons mené une conversation simple autour de la marionnette, surtout autour des différents types de marionnette, avec petite démonstration à l’appui. Nous avons fait passer des marionnettes, de mains en mains et de table en table, dans un climat d’écoute assez impressionnant (nous étions, il est vrai, préparés à rencontrer un public plus agité).
Après une courte pause, nous avons quitté la table et nous sommes mis sur nos pieds. A partir de quelques exercices simples, nous avons essayé de comprendre, à partir de notre propre corps, les mécaniques du corps et les directions du regard. Puis nous avons appliqué ces observations à la manipulation, avec des marionnettes (sacs) de travail, sur table.
Il est clair que l’attention générale s’est re-concentrée avec la pratique concrète. Nous décidons donc leur proposer un atelier de construction. D’ailleurs, pour qu’ils se rendent compte de ce que cela peut être que de construire des marionnettes, et que d’autres personnes « néophytes » travaillent avec nous dans leur ville, nous les avons invités, le lundi suivant, à l’atelier des passagères.

 

Bilan :
Travailler avec des scolaires, ça fatigue !!!
Nous sommes cependant contents d’avoir rencontré ces trois classes, chacune agitée à la juste mesure de l’âge et du tonus de ses occupants. Leur enthousiasme, est assuré, et rassurant.
Nous avons un plan de travail adapté à chaque groupe qui nous semble adéquat et viable. Rendez vous mi mai pour voir l’aboutissement de ces quelques heures de travail.

Guillaume,
Le 18 Mars 2012

20.3.12

Uchroniks: Spectacle Interterritorial et Amoureux

Val de somme, Bocage-Hallue, Mars 2012.

Ci dessous, un petit synopsis du texte écrit par Alain Cofino Gomez suite aux rencontres qu'il a fait avec les habitants de la région Amienoise:

L'extraordinaire et (extrêmement) aventureux tout petit voyage au creux de la Somme
 
Un peu de Saint-Exupéry, une pincée de Jules Verne, un petit air désuet, une rigueur de zoologiste latiniste un peu dépassé, un regard poétique et épique sur un voyage imaginé, issu de quelques réalités et enfin une once d’humour sur soi assumé. Un drôle de Monsieur Loyal nous raconte le périple de deux « blancs-becs »en terre picarde. Tels deux « petits princes », un écrivain et un photographe, vont de planètes en planètes et rencontrent des personnages curieux, drôles et pleins d’humanité.
Tel est « L'extraordinaire et (extrêmement) aventureux tout petit voyage au creux de la Somme ». Les scènes s’enchainent, et les voyageurs sont les spectateurs d’une nature humaine décalée et racontée depuis un angle impossible que seul l’imaginaire peut accepter. Tout est doux et réconfortant dans ce texte plein d’amour pour une région et ses habitants ... et comme par le jeu d’un fauvisme intimiste, la toile se fait jour, le visage populaire d’un peuple réuni dans deux territoires qui se jouxtent apparait crescendo. C’est un texte pour un spectacle qui fera la part belle au participatif et à la médiation, mais avant tout une part d’un délire cosmique, musical et animalier où l’on parle le latin, le picard, le haïku et même le cheval !

13.3.12

C'est quoi le Collectif Grand Reservoir?

Le Collectif Grand Réservoir a été créé en juin 2008, par les anciens élèves de la 7ème promotion de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (2005-2008), tout juste diplômés. Depuis, certains sont partis, d'autres sont venus... Aujourd'hui, le groupe est composé de 16 artistes.

Le Collectif Grand Réservoir regroupe des personnes d’horizons divers (âges, sexes, cultures, pays d’origine) qui ont décidé de défendre ensemble des valeurs communes et de partager des expériences artistiques.

Mêlant différents univers et différentes pratiques, le Collectif Grand Réservoir a l’ambition de soutenir la création d’œuvres diverses, sans les réduire à des genres, des cases ou des étiquettes. Théâtre bien sûr. Marionnette évidemment. Arts Plastiques. Écritures dramatiques contemporaines… Jeune public, public d’âge moyen, vieux public… Et pourquoi pas cirque, danse, musique, rue, performances, cuisine, yoga, buvette, dancing, karaoké, défilé, fanfare…

Le Collectif Grand Réservoir est un espace de rencontres (projets communs, laboratoires, évènements artistiques…), un espace d’échanges (collaborations sur des projets, échange d’informations, de propositions…), un espace de solidarité (conseils, mutualisation, regards, entraide…).

Les artistes du Collectif Grand Réservoir ont à cœur d’aller volontairement à la rencontre de différents publics, particulièrement ceux qui n’ont pas facilement accès à la culture et au spectacle.

A l’heure actuelle, les membres du Collectif Grand Réservoir travaillent sur des projets festifs et artistiques qui verront le jour dans les prochains mois. Ils sont également à l’initiative de nombreux spectacles et petites formes en gestation ou déjà créés.

Enfin, ils sont prêts à accueillir les propositions de projets ou d’évènements que souhaiteraient mettre en place des associations, collectivités, centres culturels, théâtres, festivals…